Enfant j’avais deux passions: la mode et la littérature. Persuadée que mon physique imparfait m’interdisait d’exprimer toute forme de créativité vestimentaire dans la vraie vie, j’ai longtemps limité ma quête de beauté et d’élégance aux vers de Baudelaire ou de Breton, aux phrases de Flaubert ou de Victor Hugo, et j’ai reporté mes rêves sur les héroïnes des grands romans du 19ème. A l’entrée dans l’âge adulte, lasse de me détester et de réfréner constamment mon besoin de créer autre chose que des objets de décoration, je me suis mise à essayer et à créer toutes sortes de vêtements. Au fil des rencontres, des essayages et des heures de couture, j’ai acquis la certitude que c’est d’abord aux vêtements de s’adapter aux corps et aux personnalités, et non l’inverse.
Ambrosine est née de la rencontre entre les deux passions de mon enfance, enfin réconciliées. Mon Ambrosine s’inspire de celle d’Agatha Christie, la célèbre maison de couture du Drame en trois actes. Elle admire l’élégance, le raffinement et la simplicité des coupes des années 1920. Elle aime l’exotisme, les couleurs, la brillance et les plumes, les références à l’Orient. Elle apprécie le soin apporté par la romancière à la structure et aux détails de son ouvrage, entre théâtre et roman policier. Comme son aînée, elle espère offrir à chaque femme la tenue où elle se sentira belle et unique à la fois.